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Focus

INTERVIEW
PHILIPPE PICHON, GREVIN & CIE

GREVIN & CIE "DEVENIR LE LEADER EUROPÉEN DES SITES DE LOISIRS"

Depuis 1998, année de l'acquisition du Grand Aquarium de Saint-Malo, le groupe Grévin & Cie poursuit son développement par croissance externe. Philippe Pichon, Responsable Etudes et Acquisitions, évoque la stratégie du groupe.

Infoparks : Depuis 1998, les acquisitions de Grévin & Cie révèlent une stratégie ambitieuse...

Philippe Pichon : Notre objectif est clair : devenir le leader européen des sites de loisirs familiaux, devant les deux Espagnols Parces Reunidos et Aspro Ocio et le Britannique Tussauds. Lorsque je dis "familiaux", c'est en opposition à un groupe comme Six Flags, par exemple, dont les sites sont davantage tournés vers les teenagers. A partir de cette définition, quatre types de site nous concernent : les parcs d'attractions pour tous les âges, les parcs zoologiques, les parcs aquatiques et ce que j'appellerais les "produits touristiques", à l'image du Grévin ou de France-Miniature.

Pourquoi axer votre stratégie sur la croissance externe ?

Aujourd'hui, la création d'un parc d'attractions est un tel "mangeur" de capitaux qu'il est très difficile d'atteindre la rentabilité pour un opérateur privé sans financement public. D'où notre méfiance vis-à-vis d'une telle stratégie. Si nous avons signé l'an dernier une délégation de service public pour la conception, la réalisation et l'exploitation du Bioscope en Alsace (qui ouvrira en 2005, voir notre rubrique "Projets", ndlr), c'est parce que la moitié des financements (31 millions d'euros au total) émane des collectivités territoriales.
Mais d'une façon générale, nous privilégions l'acquisition de parcs existants. D'autant que les marchés français et européen des parcs sont totalement atomisés et riches en "pépites" !

Quelle est la définition Grévin & Cie d'une "pépite" ?

Avant tout, c'est un parc qui correspond à la fameuse définition évoquée plus haut. Ensuite, le site doit posséder une marque de qualité, une personnalité bien ancrée. En ce qui concerne les critères économiques, le parc doit dégager un chiffre d'affaires d'au moins 5 à 6 millions d'euros. Nous prenons également en compte la situation : soit une zone de chalandise, soit de flux touristiques, soit - mieux encore ! - les deux, comme le parc Astérix. Des données plus fines sont aussi utilisées. Par exemple, on différencie les loisirs actifs (du type parcs d'attractions) des loisirs passifs (aquariums ou musée de cire par exemple). Et l'on considère que dans une zone de chalandise qui ne serait pas une zone de flux touristiques, un site "passif" n'est pas adéquat.
Aujourd'hui, il reste en France une dizaine de "pépites". A titre d'exemple, le zoo de la Palmyre, près de Royan, pourrait tout à fait correspondre à la définition que nous en donnons.

Mais l'ambition de Grévin & Cie ne se limite pas à la France...

L'année 2001 fut celle de l'internationalisation du groupe avec l'acquisition de Dolphinarium Harderwijk, un zoo marin situé à une cinquantaine de kilomètres d'Amsterdam, qui accueille près d'1 million de visiteurs et d'Avonturenpark Hellondoorn, un parc d'attractions familial, néerlandais lui aussi, accueillant 400.000 visiteurs.
Et notre dernière acquisition, qui date de quelques semaines, est Fort Fun. C'est notre 10ème site d'exploitation, une sorte de Bagatelle allemand situé à 1h30 de Dortmund. A terme, nous aimerions rééquilibrer nos acquisitions européennes en privilégiant le sud du continent.

Après l'internationalisation en 2001, une pause en 2002 ?

Loin de là : outre Fort Fun en Allemagne, nous avons acquis en début d'année deux nouveaux parcs français suite au démantèlement du groupe Durand-Allizé : le Parc de Mini-Châteaux et l'Aquarium du Val de Loire (ex-Aquarium de Touraine). De plus, nous avons une dizaine d'acquisitions à l'étude, tant en France qu'à l'étranger. D'ores et déjà nous tablons sur un chiffre d'affaires de 107 millions d'euros à la fin de l'année contre 98 millions en 2001. Un différentiel dû aussi bien à l'augmentation des tarifs notre billetterie et à l'amélioration de la fréquentation qu'aux acquisitions externes.
Quant au parc Astérix, il semble bien résister aux Walt Disney Studios. Pour autant, nous étudions toujours l'éventualité d'un parc aquatique à proximité dans les prochaines années. En 2001, le parc a reçu 1,8 millions de visiteurs et nous serions comblés avec 600.000 de plus.

Pour tous ces parcs acquis par Grévin & Cie, quelle est la valeur ajoutée ?

En plus d'une certaine synergie, notamment par la centralisation de certains achats, le but est avant tout de créer une sorte de fédération de parcs, que ce soit selon un système catégoriel (un réseau de parcs aquatiques, de zoos...) ou géographique. Mais le vrai "plus" de Grévin & Cie, c'est son savoir-faire en termes d'exploitation. D'ailleurs les familles ayant cédé leur site à Grévin & Cie (car ce sont avant tout des entreprises familiales) sont jusqu'alors très satisfaites de ce que nous en avons fait.

Le 30/04/2002


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